Hadjout, hier, aujourd'hui et demain

Hadjout, hier, aujourd’hui et demain...

Risquant de déclencher un flot d’avis contraires

J’ose encore évoquer Hadjout, perle d’hier

Qu’on dise nostalgie, ou qu’on pense autre chose

C’est ce que je ressens et pour le dire, j’ose

Pleurant sur les ruines d’un pays abîmé

Dont Hadjout récolte ce qu’on y a semé

Je ne peux oublier les instants de bonheur

Passés dans cette ville, à n’importe quelle heure

Havre accueillant et hôtes admirables

Au visage souriant, toujours agréables

La propreté des lieux, la sympathie des gens

Un modèle du genre, j’y pleure en y songeant

La pétanque et son lieu, ce moment chaleureux

Où spectacle et détente font un monde heureux

Les rires venant du cœur, cette joie sans pareille

Que s’est-il donc passé et où sont ces merveilles ?

Hélas ! Trois fois hélas ! Ce plaisir c’était hier

Nous sommes aujourd’hui et je n’en suis pas fier

Hadjout n’y est pour rien car elle est victime

D’un mal très contagieux : la descente aux abîmes !

Les cœurs, si tendres avant, se sont endurcis

La méfiance règne et l’incivisme aussi

La poésie, les arts, ce qui nourrit l’âme

Ont déserté les lieux sous l’ampleur du drame

Même la pétanque, jouée au même endroit

A perdu son charme, où le rire était roi

Elle laisse indifférents, passantes et passants

Un vent de lassitude souffle, menaçant

De bonnes volontés font ce qu’elles peuvent

Mais le mal est profond ; les réalistes le savent

Gardons quand même l’espoir que les choses changent

Hadjout mérite mieux que ce sort étrange

Que reste-t-il de Hadjout, alors que le temps fuit

Si adorable hier, méconnaissable aujourd’hui

J’ai hâte de la revoir belle comme le jour

Pour la garder dans mon cœur, maintenant et toujours

La ville, hier si belle, a perdu son âme

Dieu, faites en sorte qu’elle retrouve son charme

Seigneur qui  m’entendez,  je sècherai mes larmes

Le jour où finira ce sort dur et infâme 

B. BOUMEDIEN     le 30 avril 2016